LA SIMPLICITÉ DU CORPS à FLEUR DE PEAU : LE NU
C’est l’état naturel de l’homme : il sort nu du ventre de sa mère et c’est en ce tout premier instant de l’existence et peut-être le seul, que nous sommes tous vraiment égaux.
Le corps habillé bien plus que la nudité, renseigne sur le caractère d’une personne.
La simplicité d’un corps nu, tend vers l’universel et la peau est une enveloppe bien plus opaque au regard que les vêtements.
Le corps dépouillé de ses artifices ne donne à l’observateur que des indications anatomiques et quasi cliniques de forme et de volume.
A la fois mystère et miracle, le champ des possibilités d’action du corps m’a toujours fasciné. J’ai de l’admiration pour les artistes dont le corps est l’instrument de travail : danseurs, chanteurs, musiciens et comédiens, qui partagent avec le public et chaque spectateur, une œuvre immatérielle qui génère l’émotion.
Depuis le début je privilégie le dessin du corps humain d’après modèle vivant. Chaque modèle exprime différemment son corps et son visage, en le mettant en scène d’une manière qui lui est particulière. Je cherche à capter dans mon dessin, volontairement exempt de retouches ou de repentir, cet instant magique correspondant à la note bleue du musicien.
Après un laps de temps nécessaire pour prendre du recul, j’effectue un tri dans les dessins et déchire ceux que je juge dépourvus d’intérêt, pour ne conserver que ceux qui me touchent. Ces dessins sont pour moi un vecteur d’émotion qui agissent comme les madeleines de Proust. C’est d’eux que je nourris mes sculptures.
